vendredi 8 juin 2012

Chapitre 6

Le lendemain matin, je retrouve ma mère appuyée contre l'évier, une tasse et les nouvelles à la main. Je m'approche du frigo pour y prendre du lait, sans dire un mot. Depuis l'histoire d'y hier, je n'ose ni lui adresser la parole, ni la regarder dans les yeux.
Elle me cache quelque chose. Elle me ment. Ma mère n'est, définitivement, plus la même à mes yeux. Ce changement n'est, aucunement, dû au décès de Peter, elle dissimule cette boîte depuis un bout de temps. Qu'y a t-il de si compromettant ? Devrais-je écouter mon père et aller vivre avec lui ? Pour une fois, il n'avait rien inventé. Cette histoire devient trop mystérieuse pour moi. J'en perds le fil. J'ai 16 ans, je ne dois pas m'en occuper. Des adultes sont là pour résoudre l'affaire. J'ai des études à poursuivre, l'amour,...Mais cette boîte titille ma curiosité. Je veux savoir ce qu'elle contient.

"Mon coeur, fais attention, tu renverses du lait sur la table.
Plongée dans mes songes, je n'ai pas remarqué les bêtises que je faisais.
-Je suis désolée maman.
Je ne sais pas si je m'excusais d'avoir fouillé dans ses affaires personnelles ou du trop-plein de lait, sur la table.
-Tout va bien ma chérie. Ça arrive à tout le monde ce genre de chose. De toute manières, en ce moment avec toutes ces histoires, tu es un peu déboussolée, n'est-ce pas ?
-Non, je vais bien., je réponds un peu trop froidement.
Elle n'en tient pas cas.
-Si tu veux en parler, je suis là, tu le sais. On s'est toujours tout dit, non ?
Elle me sourit. J'ai l'impression de voir un sourire hypocrite. Tout explose en moi. J'ai envie de hurler, de demander des explications franches et sur le champ mais tout ça reste bien enfoui. J'ai envie de chercher, seule, de mon côté. Je préfère mentir. N'est-ce pas la spécialité de la maison ?
-Si je n'allais pas bien, tu le saurais.
Ma mère ne semble pas me croire mais qu'importe, elle veut jouer à ce petit jeu, je veux bien l'accompagner.
-Bon, je vais arriver en retard.
 Elle range sa tasse dans le lave-vaisselle.
-N'oublie pas de nettoyer la table avant d'aller en cours., me rappelle-t-elle en agitant son bras, laissant s'entrechoquer ses bijoux.
Un dernier baiser sur le front, ma mère s’éclipse rapidement. Moi, je n'ai qu'une idée en tête : résoudre cette affaire au plus vite.


*

Au lycée, devant mon casier, je retrouve Mary adossée. Je devais lui présenter mes excuses mais les évènements précédents m'en ont empêché.
"Salut., je lance timidement.
Elle ne me répond pas. Je soupire.
-Tu vas bien bien ?, je continue, comme si je ne portais pas cas à son mutisme embarrassant.
Toujours pas de réponse. Je dépose mes livres de l'après-midi et referme la porte du casier.
-Je m'excuse. , je dis.
Elle tourne son regard vers moi, il a l'air effrayé. Que s'est-il encore passé ?
-Mary ?
Je suis soucieuse.
-Ce n'est pas à toi de t'excuser, tu sais. Je m'occupe trop de tes histoires.
-Que se passe-t-il ?
-Je suis désolée. Tu es grande, alors, tu fais ce que tu veux avec Tim.
Sa voix est trop aiguë. J'insiste :
-Que se passe-t-il ?
-Dorénavant, je ne m'occuperai plus de tes histoires.
Elle essaie d'éviter mes question.
-Je m'enfous de ça ! Tu vas me dire ce qu'il ne va pas, oui ou non ?
Une larme perle sur sa joue. Elle ne pleure quand même pas pour cette histoire ?
-Ils sont revenus , Emy.
-Qui ça...
Je devine avant de finir ma question. Ses parents biologiques, bien sûr.
-Ils ne peuvent rien te faire Mary., je tente de la rassurer.
Elle peut craquer, telle une bombe à retardement, d'une minute à l'autre.
-Tu crois ? Ils sont bien capables de tuer Harry et me kidnapper à nouveau.
-Ils ont un bracelet, tu te souviens ?
Elle opine du chef. 
-Ils ne s'approcheront pas de toi, je peux te le garantir. Mais si tu veux, ce soir, tu peux dormir chez moi.
-Je pourrai venir, moi aussi ? , demande une voix familière.
Sacha est de retour parmi nous.
Je remarque que la détention ne lui a pas fait perdre son look, si particulier. Rebelle selon elle. Jusqu'à l'âge de 14 ans, ses cheveux étaient soyeux et d'un blond vénitien resplendissant. Si vous ne l'aviez pas connu avant le lycée, vous ne savez pas trop qu'elle est sa couleur naturelle. Passant du brun avec mèches violettes au violet aujourd'hui, ces cheveux ont eu droit à toutes les couleurs existantes sur cette Terre. Et je ne parle pas de son corps qui est parsemé de tatouages. Elle en fait un à chaque anniversaire. Bientôt, la peau de son visage sera la seule partie vierge.
Il se trouve qu'elle ne respecte pas non plus le dress code, imposé pas l'établissement. Ici, les élèves ont l'obligation de porter un uniforme : Une veste en laine, avec le blason de l'école, une jupe pour les filles ou un pantalon, pour les garçons, un chemisier ou une chemise blanche et des chaussures de ville. Sacha, elle, mélange les deux, même si cela reste très féminin. Elle porte toujours notre veste et le chemisier mais avec une cravate lâche et un pantalon. Le code vestimentaire selon Alexandra Anderson.
Je n'ai pas besoin de vous préciser que celui-ci ne plaît pas au conseil d'administration. Mais personne n'ose contredire la fille de la maire, qui dirige la ville d'une main ferme. Cela a du bon d'avoir le bras long.

"Vous allez bien ?
Elle avait cette façon de faire comme si rien ne s'était passé. Pour Sacha, la vie continue malgré les obstacles.
-Non...Si tu proposes  à Mary de venir chez toi...Ses parents ?
-Oui et tu pourras venir. Tu en profiteras pour tout nous raconter.
-Raconter quoi ?
-Les raisons de ton arrestation et ton petit séjour.
-Ah oui ...
Soudain, une voix s'élève des haut-parleurs grésillant. Celle de la secrétaire: 
"Alexandra Anderson et Emily Urbefives sont demandées dans le bureau de Miss Pester."
Miss Pester ? De la famille ? Sacha me jette un regard interrogatif.
-Je vous promets, je n'ai rien fait. ,s'empresse de dire Sacha.
-C'est une nouvelle directrice, elle veut sans doute te voir pour...
-Me renvoyer ?, s'exclame-t-elle.
En dessous de ce personnage, se trouve une fille vulnérable et touchante. Il est donc normal de la voir inquiète pour son avenir, même si elle l'avait cherché. Si Pester-homme acceptait toutes ses outrances, ce n'était , peut-être, pas le cas de Pester-femme.
-Non, on verra, viens.
Je me retourne vers Mary qui nous préviens :
-Je ne sais pas combien de temps elle va vous tenir en otage donc, on se rejoint à la cantine.
-Ok.
Mary se détache des casiers pour rejoindre le cours de français tandis que Sacha et moi rejoignons le bâtiment administratif.
Je traverse ce dernier avec une boule au ventre. La scène de crime y est encore délimitée et je revois le corps démembré de Henry Pester. Soupçonner ma mère d'être impliquée me fait frissonner.
Arrivées à la porte du bureau, je frappe trois coups. Avant que la nouvelle proviseur ne réponde, je jette un regard furtif vers mon amie. Elle se ronge les ongles, signe d'anxiété chez elle. J'ai envie de la rassurer mais une voix nous ordonne de rentrer dans le bureau.
Nous pénétrons dans la pièce circulaire qui n'a plus aucune trace de vie de l'ancien occupant. Alors que Henry Pester aimait décorer son bureau avec des oeuvres d'art, la directrice préférait accrocher des photos et des cartes géographiques (comme si elle préparait un plan d'invasion). 
Un bruissement de page me fait tourner la tête. Sur un fauteuil , était assise une jeune fille. Cette même fille que j'ai vue à la cérémonie d'adieu. Elle lève les yeux vers moi, rougit et reprends sa lecture. Sans doute timide.
Face à nous, une jeune femme, à peine la trentaine, écrit de la main gauche. Je note, ici, un autre point commun avec moi.
"Les gens vont croire que je fais partie de la famille Pester.", je m'amuse à penser.
"Vous pouvez vous asseoir., nous invite-t-elle sans lever la tête de sa feuille.
Nous nous exécutons et patientons quelques minutes avant qu'elle ne se redresse. De près, elle paraît trop jeune et douce pour tenir tout un établissement,à bout de bras.
-Je vous ai appelé pour discuter un peu.
Sacha pousse un soupir de soulagement.
-Avant que ne vous demandiez, oui, je suis une soeur de Henry.
Mr Pester ne m'avait jamais parlé d'elle. J'ai toujours pensé qu'il était fils unique. Et qui est cette fille ,derrière moi, qui lui ressemble tellement ? Des mystères. Toujours des mystères.
-Mais ce n'est pas le sujet.
Elle regarde Sacha et continue :
-J'ai lu ton dossier. 
Le visage de mon amie devient cramoisi.
-Tout va bien jusqu'en fin troisième, même si tu as commencé tes transformations avant.
Ils mettent ce genre d'information dans nos dossiers scolaires ?
-Puis tes notes ont commencé à dégringoler. Tu as accumulé rapports sur rapports et tu as été très souvent renvoyées. Je voudrais en connaître les raisons. Tu as un potentiel...Euh... -elle jette un coup d'oeil à sa droite- Alexandra. Mais ces égarements t'en empêche. Tu redoubleras, s'il le faut, mais on fera tout pour tu reviennes à ton niveau.
Je reconnais là, une particularité de son frère : Toujours chercher le bon côté des élèves pour qu'ils s'en sortent.
-Tu as compris ?
Sacha acquiesce et baisse les yeux vers ses chaussures.
Par contre, la proviseur est la première personne à ne pas subir ses répliques cinglantes et à la rendre mal à l'aise.
-Bien, tu peux t'en aller. Je te convoquerai avec tes parents...Si c'est possible.
La directrice regarde derrière nous.
-Un instant, s'il vous plaît. ,intervient un homme.
Le visage de Sacha passe par toutes les couleurs. La voix de l'homme, qui vient de rentrer, tout le monde la connaît. Les Etats-Unis, peut-être même le monde entier. Cette voix cassante et froide. James Anderson, le grand patron du FBI. Que faisait-il là ?
-Bonjour ma chérie. dit-il à Sacha.
-'jour.
Non, je me suis trompée, Miss Pester n'est pas la seule. Sacha a toujours été impressionnée par son père, même s'ils ne se voient pas souvent.
-Que voulez-vous ?
Il sourit- une rareté chez lui- et explique sa présence :
-Ce que je veux ? Je reprends l'enquête, voyons.

dimanche 27 mai 2012

Chapitre 5

La sonnerie retentit. Nous rangeons nos affaires pendant que le professeur nous donne les dernières instructions, pour nos exercices.
Je quitte la salle pour rejoindre mon casier et y prendre mon sac de sport.
Sur le chemin, je ne porte pas cas aux camarades qui me saluent. Je pense à ces deux meurtres. Comment ne pas y penser ? Il se sont passés à une semaine d'intervalle, comme s'ils avaient un lien particulier. Or, Mr Pester et Mr Cooper n'ont pas été tués de la même manière. Le premier avait eu droit à une mort, sortie tout droit d'un Saw et le second avait eu plus de chance. Même si mourir n'est pas une aubaine, son corps n'avait pas été souillé. Dans mes pires cauchemars, je vois Mr Pester tenu par une chaîne, accrochée au mur d'une pièce insalubre, un point d'interrogation sur un de ses membres et...Non, je dois arrêter de regarder ce genre de films d'horreur. Cette histoire devenait effrayante. On pouvait ajouter à ce palmarès, une amie arrêtée par un policier, ressemblant à ces acteurs qui ne savaient pas se servir d'une arme. Sans nouvelle depuis 3 jours, je m’inquiète beaucoup pour elle. Personne ne parle de son arrestation, pas même les médias. Cet inspecteur l'a bien mise en état d'arrestation, je n'ai pas rêvé. Soudain, une pensée me traverse l'esprit. Et si Ken était le coupable ? Il aurait tout manigancé pour tuer Leslie. Cet homme ne m'inspire pas confiance. Il arrive derrière vous, sans que vous ne vous en rendiez compte, avec son sourire aussi radieux que le soleil. Trop beau, trop gentil, il peut faire un parfait meurtrier. Un frisson parcours mon échine et je m'efforce de penser :
"Non, c'est juste qu'ils ne veulent rien ébruiter. Leslie va revenir au lycée."
Oui, car elle n'est pas coupable. Pas à mes yeux, du moins. Elle n'a pas le gabarit suffisant pour assassiner un colosse comme Mr Pester. Elle ne doit pas mesurer plus de 1m60. Notre regretté proviseur fut, jadis, joueur de football. Il n'était pas plus petit que 1m90 et ne pesait pas moins de 80 kilos. Le meurtrier est un homme, c'est la seule hypothèse probable. Qu'a-t-elle fait, pour que les soupçons soient tous portés sur elle ?
"Emy, tu essaies d'ouvrir mon casier., m'avertit Mary.
Je sors de mes songes et me décale pour ouvrir le mien. Elle s'approche de moi, appuie son épaule contre eux et me demande :
-Ça va ?
-J'ai connu de meilleurs jours.
-Oui, en effet. Tu as des nouvelles de Leslie ?
-Non, je me posais justement la question. C'est...Bizarre.
Je ramasse mon sac de sport et je vois le visage de ma meilleure amie s'illuminer. J'ai oublié, qu'aujourd'hui, les essais de volley ball avaient lieu.
-Hors de question. C'est pour la muscu.
Mary soupire. Elle avait été désespérée quand j'avais décidé de quitter l'équipe, trois jours avant la finale.
-Emy, on a besoin de tes fabuleuses passes décisives., supplie-t-elle.
-L'entraîneur va faire les essais non ? Il en trouvera une autre, bien plus douée que moi.
-Tu pourrais jouer en poste de remplacent si titulaire ne te convient plus.
-Mary...Peter jouait dans l'équipe masculine. J'ai arrêté car je pense trop à lui. C'est pour le bien de notre lycée.
Mary me sourit. Elle va capituler ou elle me taquinait, tout simplement. Non, j'avais tort :
-C'est dur de te convaincre, comme avec Timoty. D'ailleurs, il veut toujours te parler.
Elle commence à m'agacer avec cette histoire.
-Toi aussi, tu es dur d'oreille.
-Je ne veux pas que tu souffres.
J'ouvre la bouche mais elle l'ignore superbement.
-Ne me sors pas l'argument du meilleur ami ! Je vois comment tu le regardes quand il est avec nous. Je sais que tu es, terriblement, jalouse de Victoria, tu l'as montré à la rentrée. Tu vas me faire croire que tu ne meurs pas d'envie, de lui déclarer ta flamme ?
-C'est vrai, Emy ?
Je n'ai pas aperçu qu'il se trouvait non loin de nous. Il a dû tout entendre. Je ferme les paupières. Mary, à vouloir tout arranger, a aggravé la situation. Que va t-il penser de moi, maintenant ? Il me verrait différemment, dorénavant. Je ne pourrai plus lui parler normalement. Pourquoi tout le monde s'obstinait-il à vouloir m'aider ? Pourquoi s'occuper de mes histoires ? Mes parents, mes amis, tous ! Je commençais à étouffer.
-Non, elle ment !, je lance froidement.
Mary me lance un regard noir mais ne cela ne sert, strictement, à rien.
Je claque la porte de mon casier.
-J'ai envie de rester tranquille. Ne m'accompagnez pas.
Ils approuvent. Je ne leur laisse pas le choix, de toute manière.
Je les quitte sans rajouter un mot.



*

Assise à un table de brasserie, je commence une dissertation pour oublier tous mes malheurs. Mais, il m'est impossible de me concentrer dessus et, je commence à regretter mon comportement de tout à l'heure. En ce moment, je me dispute, souvent, avec tous mes proches. Bientôt, plus personne ne voudra m'adresser la parole. Je dois présenter mes excuses à Mary et enfin, dévoiler mon amour pour Timoty, même si, je n'en doute pas, celui-ci l'a déjà deviné.
Je m'apprête à remballer mes cours mais un homme vient s'asseoir à ma face. Mon père. L'homme que je détestait le plus monde.
-Bonjour...Papa.
-Tu vas bien ma chérie ?
Je fais la grimace. Il faut que je me fasse à l'idée que, même si nos sentiments ne sont plus réciproques, il m'aime toujours.
-Oui et toi ?
Cela ne m'intéresse pas de connaître son état de santé, mais une simple formalité n'avait jamais fait de mal à personne.
-Je vais bien, merci.
-Comme as-tu su que j'ai été ici ?
-J'ai téléphoné à ta mère. Elle m'a seulement dit que tu te trouvais dans un endroit calme et reposant.
Ma mère a beau faire des nuits blanches, elle en lui en veut toujours autant.
-Et tu as trouvé ?, je demande sournoisement.
Il ne remarque pas que je me moque de lui. Ou du moins, il ne le montre pas.
-Je suis ton père, je te connais par cœur, Rosy.
Rosy, pour Rosalie. Mon second prénom. Je n'ai jamais su pourquoi il l'utilisait.
-Ça m'étonne beaucoup. Pour toi, je ne suis qu'une roue de secours depuis la mort de Peter.
-Je m'intéresse à toi, plus que tu ne le penses.
Je lâche un gloussement.
-Je ne te crois pas. Qu'es-tu venu faire ? Tu sais que je ne veux plus te parler.
-Je ne t'ai pas trompé que je sache.
-C'est tout comme. J'avais confiance en toi et tu étais mon héros.
Mon père sourit mais je vois qu'il se force. Je viens de toucher un point sensible.
Tout a basculé lorsque je l'ai découvert dans les bras de sa secrétaire, dans notre propre maison, l'année précédente. C'est peut-être un stéréotype, mais je l'ai vu. J'ai surpris leurs ébats amoureux. Même à 15 ans, on est tout autant choqué qu'à l'âge de 5 ans. C'est mon cahier, tombé sur le sol, qui a trahi ma présence. Le regard de mon père est passé de la surprise à la honte. Il y avait de quoi. Il trompait sa femme, après 14 ans de mariage. Ensuite, je me rappelle m'être enfermée dans ma chambre et être restée, assise, derrière la porte, toute la soirée. Je ne l'ai pas rapidement dévoilé à ma mère. Je l'ai fait, trois semaine après, au dîner, devant une émission qui traitait de l'adultère. N'y tenant plus, j'ai tout révélé d'une seule traite et je suis montée pour ne être au cœur d'une dispute, qui n'a pas tardé à éclater. Des bruits d’assiettes brisées, des cris, un claquement de porte, un crissement de pneu puis le calme. Je suis sortie dans le couloir et j'ai vu ma mère, assise sur une marche, en pleure. Je n'ai pas osé descendre, la prendre dans mes bras. J'avais causé beaucoup de mal. Après, je me suis mis à le détester et j'ai coupé tout contact avec lui. Mais il m'a retrouvé, à mon grand désarroi.
-Qu'est-ce que tu es venu faire ?, je répète, impatiente.
-Je suis venu te proposer de venir habiter chez moi.
J'éclate de rire. J'ai du mal comprendre.
-Je crois que nous nous sommes assez parlés. Je vais partir.
Je prends mon cahier et ma trousse, je me lève mais mon père retient, fermement, mon poignet puis m'ordonne férocement:
-Emily ! Je suis ton père donc tu vas m'écouter !
Je soupire et sous les regards pesant des autres clients, me résous à l'obéir:
-Très bien, je suis tout ouïe.
-Tu es au courant de ces meurtres...
-Papa, ils se sont passés dans mon lycée. Le policier qui s'occupe de l'enquête m'a interrogé mais n'a pu rien tiré. Par contre il a arrêté une de mes amies. Je n'aime pas ce flic.
-C'est mon ami, il est très gentil.
-Oh, maintenant, je doute de ton point de vue.
-Rosy,je peux parler, je t'en prie ?
-Oui.
-Bien. Les deux victimes ont un lien étroit avec ta mère.
-Non, seulement Henry.
-Oui mais Cooper était très proche de Henry. Bref...Rester avec ta mère devient trop dangereux donc je te propose de venir à Malibu.
-Comme si maman faisait partie d'une organisation secrète., je rigole.
-Non, mais elle n'est pas celle que tu crois connaître.
-Tu veux dire quoi, par là ?
Nous sommes interrompus par la sonnerie de son portable. Il décroche :
-Oui, Urbefives à l'appareil.
Je profite de cette occasion pour m’éclipser.



*

Le soir, allongée dans mon lit, je repense à la conversation que j'ai eu avec mon père.
"Non, mais elle n'est pas celle que tu crois connaître."
Pourquoi m'a t-il dit ça ? J'aurais dû attendre la fin de son appel, j'aurais eu une réponse mais mon amertume avait repris le dessus. Résultat, je suis en proie de questionnement et je ne peux rien demander à ma mère. Celle-ci a été invitée à je ne sais quelle cérémonie. Elle ne reviendra pas avant minuit-une heure du matin.
Mais elle ne cache rien. Elle n'a aucun lien avec ces meurtres. Il me ment. Ce n'est qu'une ruse pour que je quitte le "camp maman". Je ne tomberai pas dans son piège, je ne suis pas naïve. Bientôt, il l'accusera des assassinats. Elle ne possède rien qui puisse la soupçonner sauf ... cette boîte. Je l'avais trouvée dans sa chambre, plus jeune. Elle m'avait gentillement expliqué que je ne devais pas l'ouvrir. Je n'ai plus cherché à savoir ce qu'elle contenait mais aujourd'hui, ma curiosité était piquée au vif.
Je sors de ma chambre et me dirige vers la sienne. La dernière fois que j'étais tombée dessus, elle se trouvait sous son lit. Peut-être se situait-elle toujours là ? Je me penche et...Bingo ! Ma mère ne l'avait pas déplacée. Je la tire vers moi. Mon cœur bât la chamade, si proche de la vérité. Je prends la boîte dans mes bras, me relève et sors de la chambre...pour me retrouver devant ma mère. La cérémonie s'est finie plus tôt que je ne le pensais. 
Une violente gifle, boîte retirée de mes mains, un "Je t'ai interdit de regarder Emily ! Tu ne dois rien savoir !" et un claquement de porte.
La joue encore en feu, je reste pétrifiée devant cette porte close. Mon père ne m'a pas menti. Ma mère me cache quelque chose.
  

mardi 15 mai 2012

Chapitre 4


Je me réveille en ayant l'impression de revenir d'un long périple du monde des tenèbres et d'avoir une enclume à la place de la tête. Je jette un coup d'oeil circulaire et je m'aperçois que je ne suis pas dans ma chambre. Le blanc immaculé de la chambre, des cliquetis de machines incessants ne présagent rien de bon et ne signifient qu'une seule chose : Je suis à l'hôpital. Pour quelle raison ? Je n'en ai aucune idée. Ma mère est assise à mon chevet, un magazine dans la main. J'essaie de l'appeler mais ma voix est tellement enrouée que je parviens à ne sortir aucun son.Mais elle lève la tête et me souris.
-Ma chérie, tu es réveillée.
Elle paraît soulagée. A part le risque de mourir dans mon sommeil, ce qui ne m'est jamais arrivé, je ne vois pas pourquoi il faudrait être inquiet. Ma mère se lève du fauteuil et s'approche de mon lit pour m'embrasser sur le front.
-Pourquoi, je suis à l'hôpital ?, je demande d'une voix vaseuse.
-Ma puce...
Je sens de l'hésitation dans son intonation. Que me cache-t-elle ?
-Maman ?
-Emily...Tu as fait une crise de nerf.
-Une crise de nerf !, je m'exclame.
-Chut ! Ne t'énerve pas sinon les médecins devront te rendormir.
-Je ne dormais pas naturellement, donc.
-Non, comme je te disais, tu as fait une crise des nerf en rentrant du lycée. Heureusement que tu étais avec Mary et Leslie car elles ont appelé les secours.
-Leslie ?
-Oui, tu étais avec elle. Du moins, elle était encore là quand je suis arrivée.
Leslie devait être la fille française que j'avais croisé dans le couloir la...
-Nous sommes quel jour ?, je demande, douteuse.
-Samedi.
Ce n'est pas possible, à peine hier, nous étions lundi. Le temps passe de plus en plus vite de nos jours.
-Je dors depuis lundi ?
Elle acquiesce. La dernière fois que j'avais dormi ,telle la belle au bois dormant, je venais de sombrer au fond de notre piscine -Je n'ai plus rapproché un plan d'eau, depuis. Plus tard, les médecins avaient dit à mes parents que mon sommeil profond était dû à un choc émotionnel. Or, il ne me semble pas en avoir eu . Je suis perdue dans cette histoire. Pourquoi ai-je donc fait une crise ?
J'essaie de m'asseoir mais je retombe tel un boulet au fond de l'eau.
-Je vois que je suis encore faible.
-Il ne faut rien brusquer, tu viens d'emmerger, ma chérie.
-Oui...Pourquoi suis-je dans cet état ?
-Je te l'ai dit, tu as fait une crise.
-J'ai compris. Ce que je veux savoir, c'est pourquoi.
Elle plisse les yeux.
-Tu ne...Tu ne te rappelles de rien ?
Pourquoi, je devrais ? Je hoche la tête, elle soupire et s'assit sur le lit. Je remarque, alors, pour la première fois, que ses yeux sont entourés de cernes et injectés de sang. Si ma mère continue ses insomnies, à répétition, elle se retrouvera à ma place. De plus, son regard est triste. Je m'inquiète :
-Quelque chose de grave est arrivé ? Papa est...
Le mot s'étrangle au fond de ma gorge. Depuis la disparition de Peter, je ne l'ai plus prononcé.
-Non-elle commence à me caresser la main et quand elle le fait, ce n'est pas bon signe- c'est...
-Excusez-moi  d'interrompre ce joli moment de tendresse., nous coupe une voix d'homme.
Je me retourne et vois, avec stupéfaction, un inspecteur tenant sa plaque à la main,me dévisageant avec un sourire à en faire pâlir plus d'un, au côté d'un médecin.Gênée-je dois être en train de rougir- je détourne mes yeux des siens.
Soudain, un silence pesant s'intalle dans la pièce. Personne ne semble vouloir prendre la parole en premier. Je ne me suis jamais trouvée dans une situation aussi embarrassante. Pourquoi est-il là ? Je me demande si je n'ai assassiné personne. Sous l'effet de la drogue, tout peut arriver, même si je n'ai pas la souvenance d'avoir avaler quoi que que ce soit.
"Bon sang, que quelqu'un parle !"
Ma mère brise la glace comme si elle avait lu dans mes pensées mais la présence de l'agent n' a pas l'air de lui faire plaisir.
-Elle vient juste de se réveiller, les questions attendront !, rétorquent-elle d'un ton sec.
-Je vous assure que je n'ai rien fait du tout ! Je ne suis pas une meurtrière ! La...La dernière bêtise que j'ai fait, c'est...c'est... d'avoir fait pipi dans ma culotte à six ans.
Il rigole. L'ambiance est déjà ambarassante, il a fallu que j'en rajoute avec cette histoire.
Il s'asseoit sur le lit, malgré les objections du médecin et de ma mère.
-Docteur Sanders renvoyez-le ! Ma fille vient de se réveiller, elle a encore besoin de repos ! Vous le savez mieux que quiconque, non ?
Le médecin ouvre la bouche mais le policier prend les devant :
-Mrs Urbefives...
-Wilson !
-Ah oui, vous êtes divorcés... Donc Mrs Wilson, si nous devons avancer au plus vite dans cette enquête, je dois poser des questions à votre fille.
-Elle vient de se réveiller ! Elle m'a avouer ne plus se souvenir de rien !
Il me jette un regard interrogateur et j'affirme ce que vient de dire ma mère. Cela semble être un argument solide pour me laisser en paix. Je ne comprends pas grand chose et je n'ai pas envie de répondre à des questions, même si elles concernent mon âge ou mon prénom.
-Bien.
Il se rélève et s’apprête à partir mais rajoute avant de nous donner congé :
-Quand elle ira beaucoup mieux, elle devra venir au poste pour que je l'interroge sur son meurtre. Désolé de vous avoir dérangé.
J'attends qu'il disparaisse pour soutenir le regard de ma mère.
-Maman ! Un meurtre ? Je veux des réponses !
Elle jette un coup d'oeil  au docteur qui opine du chef. Ma mère inspire profondément et se lance :
-Lundi...Tu as découvert, un corps...
-Un corps ? Mais je...Je...
Je commence à paniquer.
-Calme-toi ma chérie., Elle se tourne vers le médecin. Ce n'est pas encore le bon moment pour le savoir.
-Je pense que plus tôt elle le saura, plus ce sera mieux.
-Ouais...
Sa voix devient, soudainement, blanche:
-Tu as découvert le corps de Henry Pester .

                                                                           *


Je ne sais pas comment j'ai pu ne pas faire une nouvelle crise de nerf, à l'annonce de cette nouvelle mais je comprends la première. Ce que je ne suis pas,c'est le fait d'avoir tout oublié alors que ce genre de détail était, génaralement, marquant. Mes problèmes de santé seront toujours mystérieux.
J'ai eu du mal à croire les paroles de ma mère. J'ai pensé qu'elle me racontait une blague ou qu'il y avait une caméra caché or, c'était, malheureusement, la vérité. J'en ai eu la confirmation aux infos. Ma réaction ? Tout ce qui se trouvait dans mon estomac -c'est à dire pas grand chose-s'est retrouvé au fond des toilettes. Vous ne devez pas comprendre ma réaction. Réagir ainsi, à la mort d'un proviseur n'est pas banal, je vous l'accorde. Mais pour moi, il était plus qu'un proviseur. Cette homme ,remarquable et dévoué pour l'établissement, était comme un père pour moi.
Il était devenu ami avec ma mère quand elle s'était effondrée à l'annonce de sa grossesse, à 18 ans. Il l'avait aidée à en parler à ma grand-mère, qui l'avait acceptée et à mon père qui ne l'avait pas abandonnée, comme un bon nombre de jeunes adultes. Naturellement, je suis me sentie proche de lui. Il fut une épaule sur laquelle, j'ai pu me reposer, l'année dernière. Maintenant, je l'avais perdu...Lui aussi. Quelqu'un devait m'en vouloir pour qu'il s'en prenne, ainsi, à des gens que j'aimais beaucoup.
Pourquoi un homme comme lui a t-il été assassiné de la sorte ? Quel individu a aussi peu d'humanité pour enlever les bras et les jambes d'une personne aussi adorable que notre regretté proviseur ? Un ancien élève, un jaloux, tout option n'était pas à prendre à la légère.
Heureusement, le proviseur adjoint a eu la brillante idée de fermer les portes du lycée pendant deux semaines et d'organiser une cérémonie d'adieu. Il le mérite amplement. Les élèves du lycée doivent contribuer à l'organisation de cette dernière. Je n'avais pas très envie d'y participer pour éviter de croiser Timoty mais je le faisais pour Mr Pester.
Timoty. Je ne l'ai pas vu depuis ma petite crise de jalousie. Il est venu me rendre visite à l'hôpital mais je n'étais pas, encore, en capacité d'ouvrir les yeux plus de dix secondes. J'essaie de l'éviter le plus possible, lui veut me parler, d'après Mary. Ma meilleure amie me conseille de tout lui avouer pendant que moi, je reste sur ma position. Il est mon meilleur ami, je ne peux me résoudre à gâcher notre si belle amitié. Je veux qu'il oublie mon comportement, alors, je me tiens loin de lui mais cela a le don d'agacer mes amies.

Pendant que j'accrochais des rubans, Mr Cooper, le proviseur-adjoint, s'approche de moi et m'ordonne, poliment, de descendre de l'échelle. Je m’exécute et lorsque je suis à sa hauteur, il commence:
-Miss Urbefives, j'ai remarqué que vous étiez très proche de Mr Pester. Ai-je tort ?
-Non.
-Bien. Puis-je donc vous demander d'écrire un discours en sa mémoire. Je sais que vous en avez fait un pour votre frère.
-Euh...Oui, je veux bien le faire mais...
-Super, je savais que je pouvais compter sur vous.
Il me donne une tape amicale puis part en me laissant sans indication de départ. Il doit penser que je me débrouille parfaitement, alors que tout le monde sait que je ne suis jamais satisfaite de mes écrits mais pour Mr Pester, je le ferai. Il mérite ce discours.

                                                                                 *

Jour-J. Inutile de vous dire que je suis stressée. Je fais les cent pas dans le couloir qui longe le gymnase, où se déroule la cérémonie. Je tremble de tous mes membres. J'ai peur d'être ridicule devant cette assemblée qui s'agrandit, au fur et à mesure, de mes passages devant la porte. Cette nuit, j'ai rêvé que tout le monde me jettait des légumes pourris et que j'étais devenue la risée de tout Los Angeles, voire des Etats-Unis.
Mary était là, avec moi, pour me rassurer mais j'avais surtout besoin d'un pouvoir pour disparaître en un claquement de doigts. Je me mets à regretter d'avoir accepter. Si j'avais dit non, je ne serais pas au bord de la crise d'angoisse et je serais confortablement, ou non, installée sur une des chaises, parfaitement, alignées.
-Emy, si tu continues à stresser, tu vas arriver à un stade où tu pourras remplir les océans du globe.
-Ce n'est pas toi qui vas te planter devant un public de 100 000 personnes.
-100 000... Tu exagères. Je suis sûre qu'il n'y a même pas tout le lycée présent. Allez calme-toi. Il ne faut pas que tu fasses une autre crise de nerf.
-Je sais. Je n'ai pas vraiment envie de retrouver, une nouvelle fois à Zombiland.
-Cool, je reconnais bien ma Emily.
J'esquisse un sourire timide.
-De toute manière, c'est le proviseur-adjoint qui commence, tu pourras t'inspirer de son discours.  Allez viens, ça va commencer.
Je la suis jusqu'à la scène où nous nous séparons. Pendant qu'elle s'installe au milieu de la foule, je monte, maladroitement, les marches en me répétant :
"Tu vas assurer. Tu vas assurer. Tu vas assurer. Tu vas assurer."
Arriver en haut de celles-ci, Mr Cooper me prend par les épaules et m'accompagne jusqu'à ma chaise,non loin du pupitre. Je m'asseois doucement en soufflant, pour extérioriser toute cette pression.
Le proviseur s'installe devant le pupitre et commence son discours. Moi, pendant, ce temps, je regarde l'auditoire. Ils ont tous les yeux rivés sur le proviseur-adjoint. Le maire est parmis nous.
"Génial..."
Je continue de parcourir l'assemblée jusqu'à ce mon regard s'arrête sur deux personnes. Une jeune femme et une fille. Elles me sont inconnues. De la famille ? Non, impossible, il me les a tous présentés, aussi bien en vrai qu'en photo et leurs visages ne me sont pas familiers. Tout ce que je puis dire, c'est qu'elle sont brunes aux yeux azurs foncés, comme lui (et moi soit dit en passant). Très magnifiques.
J'essaie de deviner qui elles peuvent être lorsque mon regard est attiré par une lueur étrange. La montre de Mr Cooper. Quelque chose est en train de s'y refléter. Je cherche l'origine, tout en sachant, que cela pouvait être un appareil photo. Sauf que ça ne vient pas des journalistes, ni du public. Ça provient d'un endroit en hauteur. Les poutres. Une forme humaine y est postée avec...un fusil de précision dirigé vers le front de Cooper. Un sniper, pas très sniper puisque que je l'avais remarqué, et si je ne prévenais personne, le proviseur-adjoint serait tué sur place, devant des enfants en bas-âge.
"MR COOPER !, je hurle.
Il se retourne, incrédule,un brouhaha s'élève de l'assemblée, je cours vers lui mais il est trop tard. Il s'écroule au pied de la secrétaire, qui se met à hurler. Hurlement communicatif puisque toute la salle entière se met à paniquer. Je lève la tête, le tueur n'est plus présent à son poste. Je me demande par où il s'est enfuit. Je n'ai pas le temps de trouver une réponse que quelqu'un me tire en arrière. Timoty. J'essaie de me dégager mais il me tient avec fermeté.
-Tu dois me suivre, c'est trop dangereux.
-Mais, le...
-EMILY !
Il me regarde furieusement, je n'objecte pas et je le suis sans rechigner. Nous courons jusqu'au parking où les autres nous attendent déjà...Excepté Mary et Leslie. Samantha est au volant de sa voiture, le regard loin devant elle et un rictus sur son visage. Mary arrive en larme et me prend dans ses bras.
-Cela aurait pu être toi. Cela aurait pu être toi.
Je n'ai pas tout de suite pensé à ça mais elle avait totalement raison. Non loin de Cooper, j'étais une cible potentielle pour l'assassin.
Est-ce le même meurtrier ? Deux morts en moins de deux semaines et dans les mêmes fonctions, cela commence à faire beaucoup. Pourquoi des personnes s'en prenaient-elles à notre lycée ? Est-ce que nos proviseurs fesaient partie d'une organisation secrète, dans le même ordre que les Francs Maçons ? Détenaient-ils les plans TOP SECRET de la NASA ? Toutes ces questions qui auront sans doute une réponse un jour mais en attendant, je veux pouvoir rentrer chez moi, saine et sauve, avec mes amis.

-Excusez-moi de vous déranger. , dit une voix qui m'est si familière et que je commence à détester.
Je me retourne et je tonne :
-Vous étiez dans la salle ? Oui, je vous ai apperçu ! Vous auriez pu faire éviter tout ce qui vient de se passer au lieu d'essayer de séduire toutes les femmes qu'il y avait dans la salle. Deux morts dans notre lycée ! DEUX !
-Emily calme-toi., me conseille Leslie qui vient d'apparaître.
Il sourit, une nouvelle fois comme si ce n'était qu'une simple blague pour lui. Je suis sur le point d'exploser lorsqu'il demande :
-Qui, parmi vous, est Leslie Legrand ?
-Moi., indique Leslie en s'avançant vers lui.
L'inspecteur sort des menottes, ce qui ne présage rien de bon et annonce :
-Leslie Legrand vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de Henry Pester. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous.
A ce moment là, je compris que l'affaire devenait sérieuse et que mes amis et moi allons y être plus qu'impliqués.

lundi 23 avril 2012

Chapitre 3


Je me gare sur le parking du lycée. Mary,ma meilleure amie, m'attend appuyée sur une voiture qui n'est pas la sienne. D'ailleurs, elle n'en a pas. Trop jeune, encore. 16 ans, en novembre, Mary ne possède pas encore le permis, comme nous autre.
Je descends de la voiture et elle s'approche de moi en souriant. Sourire qui s'efface rapidement quand elle voit ma mine.
"Tu as pleuré. devine-t-elle.
-Non. je nie.
-Depuis quand se connait-on ?
Elle me connait pas coeur, je ne peux pas lui mentir. Je me déride et avoue :
-Oui, c'est vrai, j'ai pleuré sur le chemin.
-A cause de...-Je la sens hésiter- Peter ?
"Entre autre", je songe mais je hoche la tête.
-Tu t'es encore disputée avec ta mère.
-Bingo !
-Sur quel sujet cette fois-ci ?
Je n'ai pas vraiment envie d'en parler aujourd'hui, même à Mary, mais son regard insistant me fait flancher :
-Ils ont l'impression que je ne comprends rien . J'ai 16 ans, je sais ce que c'est un divorce ! Même un gamin de 5 ans...
-Tu leur parles ? Tu leur dis qu'ils te mettent à l'écart ?
-Tu crois que je t'ai attendu ?
-Calmement ?
Elle affiche un sourire narquois. Elle est en train de se moquer de moi. Je la bouscule gentiment. Même dans les pires situations, elle ne gardera jamais son sérieux. Du Mary, tout craché.
Ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Personne ne connait la véritable Mary. Personne...Exceptée,Sacha-son autre meilleure amie- et moi. En public, elle est drole, extrovertie, prête à se battre sur un coup de tête,... Mais quand elle est,seule et loin des regards des autres ,ce n'est plus la même. Elle ne sourit jamais et peut se mettre à pleurer, sans que vous ne pussiez vous y attendre. Et ses parents l'effraient . Ils ont interdiction de l'approcher mais elle a toujours peur qu'ils viennent l'enlever. Pourquoi ?
A l'âge de 7 ans, sa vie a basculé. Elle a appris que son début de vie n'avait été que mensonge. Son père n'était pas Harold, l'homme qui l'avait élevée mais un être ignoble et perfide. Il était alcoolique, se droguait et battait sa petite amie, la mère de Mary, dans le passé.
Malheureusement, le juge n'avait voulu rien entendre et elle fut obligée d'aller vivre avec ses parents biologiques, loin de la ville. Autant vous dire que la séparation fut très douloureuse.
Ce qui va suivre, ce qu'elle a vécu, peu de personnes en connaissent la vérité. J'ai le privilège d'en faire partie.
Pendant 3 ans, elle n'a connu aucune stabilité. Se déplaçant de ville en ville, toutes, plus éloignées les unes des autres, la petite fille, qu'elle était, n'avait le temps de créér ni liens, ni univers. Pas besoin de vous préciser que cette vie là n'était pas normale pour un enfant de 7-10 ans. Cela ne lui plaisait pas. Alors, chaque soir, elle faisait un caprice qui, bien évidemment, dérangeait son père. Il s'était mis à la battre, jusqu'à ce qu'elle perde connaissance, sans que sa mère ne bouge le petit doigt pour elle. Mary se retrouvait souvent à l'hôpital ,s'étais mise à mouiller son lit -elle fut énurétique jusqu'à l'âge de 13 ans-et avait compris que son père n'était ,en aucun cas, compatissant. Elle se mura dans le silence et ne prononça bientôt plus un mot. Cela ne suffisait pas. Ryan continuait à la frapper. La petite fille voulait mourir mais un jour, ses parents ont décidé de revenir en Californie, dans une ville proche de Los Angeles. Elle avait l'interdiction formelle de s'éloigner de l'appartement. Ils n'étaient pas très friands à l'idée qu'elle puisse nous retrouver.
Mais Mary était bien trop maligne pour se laisser faire. Elle savait que les fêtes tardives ,de la jeunesse de ses parents, allaient reprendre dans cette ville. Leurs amis et eux buvaient sans soif, jusqu'à pas d'heure. Elle en profiterait pour s'eclipser en douce, sans que personne ne fasse attention à sa fugue. C'est ce qu'elle fit. Un samedi soir. Avec pour simple bagage, son sac de cours. Elle comptait dormir chez Harry, voire effacer ces gens de sa vie.
Sur le chemin, elle s'était perdue, cachée aux yeux de la police, pour ne pas que les agents la ramène chez elle et avait enfin retrouvé le quartier de son enfance, le mien en l'occurence. Elle avait compté les maisons, comme Harold le lui avait appris pour rejoindre la sienne. Son véritable foyer.
Il était très tard quand elle était arrivée sur le perron mais elle sonna. Mary se moquait bien de savoir si Harry avait refait sa vie, s'il avait des enfants, elle voulait voir l'homme qu'elle aimait de tout son coeur.
Un petit garçon avait ouvert. Sa peau était halée et ses yeux, bleus.Il l'avait dévisagée, incrédule, ne sachant que faire. Mary, s'était demandée si elle se trouvait devant la bonne maison, si Harry n'avait pas déménagé.
-Jordan ?
Une voix de femme. Le garçonnet s'était écarté pour laisser place à celle-ci. Elle avait écarquillé les yeux en criant:
-Oh mon dieu !
C'est vrai. Elle avait encore des marques sur le visage, sa mère n'avait pas cherché à les cacher, tout le monde craignait Ryan.
-Cherie, que se passe-t-il ?
La voix de Harry, reconnaissable entre mille.
-Rentre ma puce. , lui avait chuchoté la nouvelle femme de Harry.
La connaissait-elle ? Lui avait-il parlé de son ancienne vie ? En tout cas, cette femme lui avait pris sa main avec douceur et elle s'était retrouvée dans la maison qui lui était si familère.
-Ché...
Harry était sur la 3ème marche de l'escalier, il avait baissé les yeux, il avait été pétrifié puis l'avait prise dans ses bras. Elle avait senti les larmes de son "père" mouiller sa joue. Les retrouvailles avaient été émouvantes.
Ensuite, tout s'était passé très vite. Ses parents avait crié à l'enlèvement mais Mary les avait dénoncés. Après examen médicaux, enquête dans leur appartement californien et un long procès qui dura un an, Ryan fut condamné à 20 ans de prison pour maltraitance sur mineur et sa mère, Kristen, à 10 ans pour non assistance à une personne en danger. Les Cavendish obtenèrent sa garde, l'année de ses 12 ans.
Mary ne veut plus se retrouver seule, même la nuit. Parfois, Sacha et moi passons une semaine entière chez elle et quand ce n'est pas le cas, elle dort avec son frère. Elle refuse le psychologue ou le psychiatre, elle dit que nous sommes les seules, capables, de lui redonner le sourire. Je veux bien la croire.
Cette épreuve l'a renforcée mais lui a fait développer une tendance accrue de vouloir nous protéger.
Je sors de mes songes et lui demande:
-Où est Sacha ?
Sacha l'emmène tous les jours et là aucune trace.
-Aucune nouvelle d'elle depuis deux semaines.
Elle est, sans doute, internée dans un centre pour délinquant juvénil . A force,on s'y habituait.
-Je me demande comment elle fait pour ne pas être renvoyée du lycée., je souligne.
Mary joint ses doigts et les frotte entre eux. En effet, Sacha est la fille du patron du FBI, qu'elle voyait très peu et de la maire.
-Mademoiselle a beaucoup de relation., rajouta Mary, sur ton sarcastique.
Nous avions, toutes les deux, marre de ses bêtises d'adolescente, mal dans sa peau. Conduite sans permis, en état d'ivresse, vols dans les supérettes, Sacha en avait fait plus d'une. Et nous ne comprenions pas son comportement. Au départ, nous pensions que la cause était la richesse de ses parents mais Timoty Wentworth, qui avait le père le plus riche de Californie, même les artistes ne faisaient pas le poids, était le garçon le plus gentil et plus simple au monde. Cette année, nous sommes Junior et c'est la seule sans projet d'avenir. Certes, avec la somme colossale que sa mère amassait depuis debut de son mandat, elle pouvait directement prendre sa retraite mais je considèrais cette vie comme un ennui mortel. Nous la reverrons sans doute demain.
Soudain, une musique assourdissante atteind nos oreilles. Les jumeaux Wentworth arrivent. Une coupé cabriolet se gare à côté de la mienne. Timoty a encore eu un cadeau de son père. Bientôt, il pourra monter un magazin de voiture de luxe et il réussira à faire affaire.
Tim descend de sa voiture et commence à jouer au prétentieux. Il est tellement mauvais acteur, il n'aurait aucune chance à Hollywood. Mon ami reçoit une claque sur la tête et se fait réprimander par sa soeur jumelle. Je rigole et il me sort :
-Emy se moquerait-elle de moi ?
-Elle en a sans doute marre, comme moi. Papa ne nous a pas élevés comme ça.
Il fait mine de ne pas l'avoir entendue et commence à discuter avec Mary :
-Oh, tu as fait une nouvelle couleur.
Samantha, sa soeur, lève les yeux aux ciels.
-Je suis brune depuis 4 ans, Tim.
-C'est vrai. Je suis bête parfois. En tout cas, la petite Mary a pris une poussé vertigineuse. Tu es aussi grande que Emy, maintenant. Tu n'es plus un petit bébé.
-Très drôle.
-Je te taquine.
Il se tourne vers moi et commence à carresser mes cheveux. Mes poils de bras s'irrissent et mon coeur fait un bond de trois mètres.
-Ma meilleure amie est de plus en plus belle.
Mon coeur se met à battre la chamade. Je n'avais jamais entendu cette phrase sortir de sa bouche. Normal, c'est mon ami d'enfance, rien d'autre et il sort avec la pire nunuche de tout les USA. Le cliché type de la Cheerleader. Blonde, belle et les dix de moyenne suffisant pour pouvoir exercer son activité. La pire jalouse aussi, puisque elle est en train de nous fixer depuis une bonne minute. Je dégage sa main violemment et je le conseille froidement :
-Tu devrais aller voir ta poufiasse de cheerleader.
-Hein ? Quoi ?
Je ne lui réponds pas et me dirige vers le lycée d'un pas décidé. Je ne me retourne pas quand il crie mon nom.
C'est ça être jalouse ? C'est ça être amoureuse ? Bien entendu, je le suis, il ne faut pas se leurrer et depuis plus longtemps que je ne veux le croire. Comment ne pas être charmée par son regard bleus, son sourire si ravageur et sa personnalité si douce et drôle. Le garçon parfait pour moi mais il en aime une autre pendant que moi, je n'ai que lui en tête depuis la primaire. Je ne lui ai jamais dit, j'ai peur qu'il se moque de moi, même après son compliment de tout à l'heure. C'est mon meilleur ami, je n'ai pas le droit de sortir avec lui. En cas de mauvaise rupture, je n'aurai plus mon "frère" pour me consoler, pour rigoler. Pourquoi n'est-il pas gay ? Cela aurait beaucoup plus simple pour moi. Maintenant, je souffre quand je le vois dans les bras de...l'autre, je veux embrasser ses lèvres à chaque fois que son visage est proche du mien et je suis même sortie avec un Senior, l'année dernière. Il était idiot et il n'était pas parvenu à me faire oublier. Lui m'a aimé, pas moi, j'ai rompu, la veille de son bal de promo. Je dois me résoudre à oublier Tim, il ne sera jamais mon petit ami, ni le père de mes enfants. Je l'aimais d'un amour sincère bien que ce ne soit pas réciproque. Je souris alors, en pensant que je vivais la même chose que Peeta, un personnage de ma saga favorite.
"Plus que deux ans à tenir puis tu partiras à la fac, loin de lui.", je m'efforce de penser.
-Oula, attention !, riposte une fille.
Plongée dans mes pensées, je n'ai pas fait attention où je mettais les yeux.
-Je suis...désolée., je bredouille.
Je ramasse sa chemise qui s'est retrouvée au sol, par ma faute et reprend mon chemin.  Avant que je n'atteigne le bout du couloir, la fille que j'ai bousculé m'interpelle. Elle a un accent, elle n'est pas d'ici. Je me retourne et je la vois qui approche.
-Je suis désolée de te déranger mais j'ai besoin de ton aide.
-Mon cours commence dans 15 minutes, j'ai tout mon temps.
-Ah, merci.
-Tu es française, n'est-ce pas ?
La fille me regarde, surprise et se met à chercher des élèments qui aurait pu me mettre la puce à l'oreille. Je lache un rire et la rassure :
-Ton accent s'entend.
Elle paraît soulagées mais s'excuse de son pitoyable anglais.
-Oh, ne t'inquiète pas. Je parle français mais toujours avec mon accent américain. Pourquoi, tu es venue aux USA ?
-Pour avoir une expérience de lycée américain.
-Ce n'est pas le lycée le plus américain de Los Angeles., je signale.
-Je sais mais je ne voulais pas être perdue et comme je voulais aller en première S, chez moi, je ne perdrai pas bêtement, une année.
-Oh, première S. Moi aussi. Tu viens d'où ?
-De Paris. Pas très original. Mais de toute manière, tu ne dois connaître que cette ville.
"Encore une française avec des préjugés.", je songe.
-Non, j'en connais d'autres. Bordeaux, Marseille, Lyon..., je cite d'un air pincé.
-Excuse-moi de t'avoir vexé.
-Ce n'est pas grave, je suis habituée. Tu cherchais qui ?
Elle jette un coup d'oeil dans sa chemise et me dit :
-Emily Urbefives, tu connais ?
Pour connaître, je connais.
-Oui, c'est moi.
Son visage s'élumine. Mais pourquoi donc a-t-elle besoin de moi ?
-Oh cool ! C'est plus facile que je ne le pensais. Le proviseur, Mr Pester, a dit que tu serais une sorte de tutrice pour moi, ce mois-ci.
Ah, c'était donc toi ?
-Oui, il m'a appelé, il y a deux jours pour expliquer mon travail.J'aide les élèves en difficulté. Eh oui, même ici, il y en a .
-Donc, tu acceptes ? Si ça te dérange, je peux m'en trouver une autre.
Je commence à l'adorer.
-Non, je vais être ta tutrice pour ce mois de rentrée.
Je la prends par l'épaule.
-Je peux même être ta tutrice pour la ville, histoire de t'enlever les stéréotypes de ta petite tête.
Nous rigolons mais un cri strident,venant de notre gauche, interrompt cette amitié naissante. Une fille effrayée, au bord de la crise d'angoisse et en larme, passe devant nous en trombe et s'enferme dans les toilettes, sans doute pour vomir. Soudain, un troupeau d'élève se dirige vers l'endroit d'où venait cette Sophomore et des exclamations surgissent. Si je me souviens bien, cet aile de bâtiment, est le secteur de l'administration. Encore un élève renvoyé qui essaie d'agresser la secrètaire de Mr Pester ? Non, pourquoi cette fille serait partie,telle une furie ?
-Je vais voir ce qu'il se passe.
-Je te suis.
La foule des lycéens se faisait de plus en plus dense. J'entraperçue Mary, j'essaie donc de me frayer un passage vers mon amie mais elle disparaît dans la masse. Je décide, tant bien que mal, de la suivre avec...Je n'ai même pas pensé à lui demander son nom. Puis j'arrive,enfin à côté d'elle. Elle me semble livide. Normal. Ce qui se dresse devant mes yeux est une macabre découverte.
Les bras et les jambes avaient été retirés du corps de la victime. Il n'y avait aucune goutte de sang. Le meurtrier avait dû tuer cet homme avant de le découper.  Je m'approche un peu plus et je vois On la récupérera ! sur le torse et le ventre du mort. Récupérer qui ? De nos jours, les personnes avaient d'étranges façons d'assassiner de pauvres gens qui n'avaient rien demander, de surcroît dans un lycée.
-Emy revient. Allons nous-en., intervient Mary, d'une voix blanche.
Je suis sur le point de l'écouter lorsque un détail attire mon attention: le médaillon autour du cou.
-Oh mon dieu !, je hurle.
Je manque de tomber, un garçon me rattrape de justesse. Je comprends que je me trouve au-dessus de notre cher proviseur, Mr Pester.

samedi 14 avril 2012

Chapitre 2

Avez-vous déjà vécu ce sentiment de solitude, comme si plus personne ne vous entendez ? Moi oui. A la mort de Peter, mon frère cadet. Quand j'ai su que la fin était proche pour lui, je l'ai accompagné jusqu'au bout, jusqu'à la mort.
Je lui rendais visite quand les cours étaient finis et je dormais à ses côtés, sa main dans la mienne. Je ne voulais pas qu'il parte sans que je puisse lui dire adieu. Alors, j'ai été la première à savoir qu'il n'ouvrirai plus jamais les yeux. A ce moment, j'ai compris que je ne verrai plus son regard vert malicieux, son sourire narquois qui m'a agacé tant de fois. Ses cris de joies quand les Dodgers remportaient un match n'égayeront plus le salon. Tout ça était fini et une partie de moi-même avait quitté notre monde avec Peter. Je ne suis plus vraiment la même. Je ne ris plus comme avant. Je ne trouve plus aucun plaisir à jouer au Volley-ball, j'ai d'ailleurs quitté l'équipe de mon lycée.
Parfois, la nuit, je pleure silencieusement en répétant :"Peter, pourquoi es-tu parti ? Peter, pourquoi me laisses-tu seule ?"
Rien ne peut me faire oublier mon petit frère. Personne n'y parvient. Pas même, ma meilleure amie. Pourtant, Peter avait ordonné, à tout le monde, de ne pas gâcher sa vie et de faire comme si rien de tout cela ne s'était passé. Je n'y parviens pas. Son décès m'a détruit. Je sais qu'un jour, je pourrai l'écouter, sa disparition ne me fera plus de mal. J'espère que ça arrivera bientôt.

mardi 27 mars 2012

Chapitre 1

L'alarme retentissante du réveil me tire, violemment, de mon rêve. Je le hais. Il est sept heures. La vieille, je me levais encore le midi. Ce réveil anticipée ne signifiait qu'une seule chose : La Rentrée. Ce mot, le pire ennemi de tous les adolescents de la planète. S'il y a une seule personne, dans notre monde, qui aime aller en cours, je voudrais faire connaissance avec elle pour la féliciter de son courage.

Je prends mon uniforme, fraîchement repassé, et je me dirige vers la salle de bain pour une brève toilette. L'avantage d'être dans un établissement privé, c'est que nous ne mettons pas du temps à choisir nos habits. Nous ne fixons pas notre armoire, en désespoir de cause.
Un rapide coup dans la glace et je pars prendre mon sac de cours, dans ma chambre, avant de rejoindre la cuisine où je trouve ma mère endormie sur ses dossiers.
-Bonjour,maman !, dis-je sur un ton assez jovial.
Elle relève sa tête brusquement,en faisant tomber ses lunettes et quelques dossiers. Je ramasse ses affaires et l'embrasse sur la tête.
-Merci, ma grande.
Elle lâche un bâillement. Je soupire :
-Tu vas continuer à le faire longtemps ?
Elle amasse, furtivement, ses documents et ignore complètement ma question. Je m'énerve:
-Maman !
-QUOI ?, hurle-t-elle.
Je suis surprise par ce ton employé. Ma mère n'en avait jamais fait usage en ma présence, si on ne tient pas compte de la fois où j'avais souillé mon pantalon.
-Désolée ma chérie., se rattrape-t-elle.
Je dois avoir un regard de "chien battu".
-Je m'inquiète pour toi. Tu fais des nuits blanches depuis mai dernier.
-Ecoute, c'est entre papa et moi, ne t'occupe pas de ça.
Tout le monde me répète cette phrase depuis leur divorce, comme si j'avais quatre ans et cela a le don de m'agacer.
-Sans moi, il aurait continué à voir sa secrétaire dans ton dos., marmonnai-je.
-Peut-être que sans toi, j'irai beaucoup mieux !
-Qu...
Je prends cette remarque comme une coup de couteau dans le coeur. Je culpabilise assez comme ça, il a fallu qu'elle en rajoute une couche. C'est vrai, je suis à l'origine de la zizanie. Si je n'avais rien révélé, rien de tout ça ne serait arrivé. Nous serions une bonne petite famille. Sauf que les objets ,autour de moi, avaient tendance à exploser.
Leur petit jeu commençait à m'énerver.On me met de côté depuis le divorce...Non, depuis sa mort. Celle de mon frère. Pourquoi ? Allez savoir. J'ai seize ans depuis le 18 janvier, nous sommes en septembre, il faudrait peut-être qu'ils réalisent que je filtre toutes les informations. Je ne suis plus une enfant, je comprends tout mais ils sont distants avec moi, comme si je ne comptais plus pour eux. Rien n'est plus comme avant, tout a changé.
-Ecoute ma puce...
-Vous croyez que je ne comprends rien ?
-Ce n'est pas ça. Nous voulons juste que tu penses à toi, à tes études,...
Un rire nerveux sort du fond de ma gorge -Je sens les larmes arriver-. Je déglutis avant de me lancer:
-C'EST ÇA, OUI ! VOUS M'EN VOULEZ POUR AVOIR BRISE VOTRE JOLIE PETITE HISTOIRE D'AMOUR !
-TU ME PARLES SUR UN AUTRE TON, EMILY !
Je reçois une gifle. Le temps s'arrête de s'écouler comme si une personne avait appuyé sur le bouton stop. Nous restons pétrifiées, l'une en face de l'autre. Moi, avec ma joue enflammée, probablement rouge et ma mère, sa main encore en l'air.
Je suis la première à réagir. Je ramasse mon sac et me dirige, d'un pas décidé, vers la sortie. Ma mère rattrape mon bras mais je me dégage violemment. Quand j'arrive à la porte d'entrée, je me retourne et lance, avec une voix un peu trop aiguë à mon goût.
-Tu vois, avant, je pensais que nous étions une famille normale. J'en étais fière quand je voyais les problèmes de mes amis.
Je marque une pause avant d'ajouter:
-Plus maintenant.
J’aperçois une larme sur sa joue. Je ne cours pas la prendre dans mes bras, je m'en vais et je prends bien soin de claquer la porte.
Je déteste me disputer avec elle. Au volant de ma voiture, j'éclate en sanglot.








lundi 13 février 2012

Prologue

3 mois. Le ciel est bleu azur, comme à son habitude. 3 mois. Le soleil est fort, les perles de sueur glissent le long de ma nuque, pour continuer leur course sur le dos et ainsi tremper le tee-shirt. 3 mois.Je n'ai qu'une envie, c'est de plonger dans cet océan qui me nargue mais, j'ai une peur bleue de l'eau, depuis un accident en primaire. 3 mois.
Une journée de vacances banale, à ceci près que plus aucun son ne sort de ma bouche.. 3 mois. Les médecins ont espoir de m'entendre parler à nouveau. 3 mois. Moi, non.
Je ne serai plus la même. Non, plus depuis ce qui s'est passé...Il y a 3 mois. Plus jamais.

Mystère Dangereux

Voici l'histoire que j'écris depuis 2009.
Elle a subi de nombreuses modifications...Aujourd'hui encore.

L'histoire se passe en 2009, à Los Angeles. Nous suivons Emily Urbefives, une adolescente de 16 ans, inscrite au Lycée Français de Los Angeles. Elle a perdu son frère cadet,un an plus tôt,emporté par une leucémie et ses parents ont divorsé, la même année,suite à un adultère de son père. Elle vit avec sa mère et ne veut plus adresser la parole à son père.

L'histoire commence quand le veilleur de nuit découvre le cadavre du directeur, dans son bureau.

Précision:Tous les personnages sont fictifs. Toute ressemblance, avec une personne existante,serait du pur hasard.

Une petite présentation.

J'ouvre ce blog car je tiens à faire connaître mes écrits même si je suis très amatrice.
Vous pourrez les lires, me critiquer ou me donner des conseils si vous en avez envie.

Donc,voilà, je suis une étudiante de 19 ans (20 ans cette année). Mes passions sont le cinéma, l'écriture et la lecture...Entre autre.
L'écriture n'est qu'une passion. Je n'ai pas la prétrention de pouvoir devenir professionnelle. C'est seulement un passe-temps et je ne me trouve pas assez douée pour ça.

J'écris une histoire depuis 2009, qui a eu beaucoup de modifications et à côté, j'en écris d'autres, que vous découvrirez peut-être.

En espèrant que ce blog vous plaira.